Nous nous installons et Fef nous laisse étudier les règles qu’il a lui-même crée, il doit venir nous faire jouer dans une
demie heure. C’est qu’il a des obligations ! Il doit aller rugir et casser quelques tables un peu plus loin. Et il doit
chasser les éventuels resquilleurs, histoire de gonfler un peu le tas d’os qui garde l’entrée...
Pendant que les autres discutent (enfin disent des conneries quoi !), Globule et moi étudions les règles. Le concept est
intéressant et ça fait passer le temps en attendant le début de la partie.
Je sors quelques D6, avant de me rendre compte qu’on aura besoin également de D10. Dark’, fidèle à sa nature de pilleur,
propose d’aller en piquer à l’accueil...
Fef arrive enfin et il distribue quelques fiches de persos précréés. Globule et moi tombons sur des Darshanides, Loki est un
gérant de bar, tandis que Bruce et Nelsha récupèrent les fiches des guerriers du groupe. Dark’ lui a droit au voleur...
Alors que nous nous préparons à jouer, les auteurs arrivent et s’installe pour faire quelques dédicaces.
Notre mission est simple. Lady Ziacasta, la favorite du Shah a disparu la nuit dernière. PaskalSevran, le conseiller du Shah
requiert notre aide pour la retrouver. Après une enquête minutieuse dans la chambre de la favorite, les dieux du Darshan nous
envoient un rêve pour nous guider jusqu’à la disparue.
Ce rêve nous guide vers une petite maison, dans une grande prairie, biensur nous nous empressons d’y aller. Là, alors que
Nelsha tente de s’approcher de la maison il tombe sur un garde en faction. Depuis la maison un archer le met en joue.
N’écoutant que mon courage je m’approche de la maison pour prendre l’archer à revers en lui fermant le volet dessus. Mais un
troll du Darshan me fait repérer.
Ce troll décide de s’échapper et pendant que Nelsha décide de combattre son adversaire, je décide de grimper sur le toit.
Je n’aurais jamais grimpé aussi vite de ma vie...
Bruce décide de donner un coup de main à Nelsha au grand dam de celui-ci ! Pendant ce temps, les autres attendent l’avancée
des opérations pour libérer la jeune favorite. Nous ne mettrons pas longtemps à la retrouver et à la sortir de ce mauvais pas
et nous rentrons victorieux au palais.
Une fois rentrés, Bruce décide d’avoir un entretien avec le Shah. Il est avec une autre favorite qui en réalité est un homme
qui a la capacité de prendre l’apparence d’une femme. Son but était d’approcher le Shah pour pouvoir le tuer pour le compte
d’Izbadtoo, un autre conseiller du Shah. Nous mettons biensur un terme à cette tentative d’assassinat.
La partie a duré deux heures, et Darkblade doit partir.
Il aurait voulu rester un peu plus longtemps, mais l’heure tourne.
Autour des tables de dédicace, la foule a maintenant grandi, attendant avec impatience que leur nom soit tiré au sort. Fef
nous invite à participer à un concours de peinture manuelle, nous déclinons poliment (il a toujours sa massue...), je me
laisse par contre tenter par le simulateur de chasse. Mais envoyer des balles au coeur des cibles au niveau de la marque
«troll adulte» n’ai pas chose aisée... Par contre, Fef notre accompagnateur troll, est un chasseur hors pair et
je ne fais pas le poids...
Nous allons faire un tour à l’extérieur, boire une bière (je t’en dois toujours une Bruce !). Nous nous remettons à discuter, félicitant Fef pour son petit scénario qui devrait ravir les personnes souhaitant être initiées au jeu de rôle. Loki nous fait une démonstration de ses talents de résistant de la Matrice et Bruce fournit officiellement les cigarettes de Globule (Ca y est, la vérité est rétablie Bruce, tout le monde sait à qui taxer des clopes maintenant...).
A l’intérieur, l’association Karaxatroy s’occupe de la séance de dédicace et essaye de mettre l’ambiance. On les entend
scander, «Qui mange du chien ?» et la foule de répondre «c’est Waha !», les trolls reprennent
«Qui mangent des humains ?» et là les réponses ne se laissent pas attendre. «C’est eux !» répondent
les humains alors que les trolls scandent «C’est nous !»...
Allez répétez après moi ! «Qui mange du chien ? C’est Waha ! Qui mange de l’humain ?»...
Lorsque nous décidons de rentrer à nouveau, un forum de discussion va débuter avec les scénaristes Dominique Latil et Eric
Stoffel. Je quitte mes compagnons pour quelques instants pour assister à cette discussion.
Au cours de cet échange, les scénaristes nous expliquent en quoi consiste leur travail et comment se déroule leur
collaboration avec les dessinateurs. Le scénariste envoie au dessinateur un scénario qui comprend une section décrivant ce
qui se trouve dans chaque vignette et dans une autre les textes, dialogues et autres bruits (comme le cri d’une massue
tombant sur une tête...).
Le scénariste donne au dessinateur des instructions sur le cadrage et l’angle de vue en fonction de ce qu’il souhaite
exprimer.
Le dessinateur quant à lui fait différentes propositions de représentations. Il offre son regard extérieur sur la narration,
proposant une représentation de ce que le scénariste imaginait en amplifiant son message.
Le scénariste vérifie que les dessins correspondent au message et conseille le dessinateur pour que l’image aille dans le sens
de l’histoire. C’est une collaboration minutieuse, durant laquelle chacun est amené à surprendre l’autre.
Les scénaristes et les dessinateurs sont ainsi les premiers lecteurs de l’histoire.
Le travail du scénariste commence par l’écriture d’un synopsis de trois à cinq page décrivant l’histoire scène par scène.
Ce n’est qu’ensuite que sera effectué le découpage et les cadrages des vignettes. Mais l’écriture est rarement figée. Il
arrive souvent que le scénario ou les dialogues évoluent jusqu’à la dernière minute.
Il peut également arrivé que l’éditeur demande des changements, mais à mesure que les auteurs font leurs preuves, ils sont
de moins en moins surveillés.
Les deux auteurs plaisantent et racontent quelques anecdotes faisant rire leur auditoire. Les questions fusent, les gens
plaisantent, la bonne humeur règne.
Lorsque cette petite conférence prend fin, je retrouve les autres cyberRésistants. Les dédicaces sont quasiment terminées
et ils sont installés sur les quelques chaises libres près de l’Agent T.
Celui-ci termine ses dernières dédicaces, il plaisante et discute avec tout le monde. Il raconte quelques anecdotes de
travail avant de sortir à la demande de Globule quelques tampons Krashmonsters du plus bel effet. Globule me fait une
démonstration des différentes possibilités d’utilisation, ils sont terribles. Il y a les logos, mais aussi des «top
secret», «confidentiel»...
L’agent T nous raconte ses déboires avec le personnage de Swiip, particulièrement apprécié du public pendant que de l’autre
côté de la salle un trollillon n’ayant même pas atteint l’âge de dix ans s’attaque d’un violent coup de dent à un schlounf
d’un mètre quatre vingt dix d’un violent coup de dents...
La journée se termine et l’association ferme les portes du village troll pour ce soir. Les quelques cyberRésistants ayant survécu à la journée (Globule, Bruce, Loki et votre serviteur) discutent à l’entrée avant de se quitter.
Le lendemain, j’arrive sur les lieux de la convention vers une heure de l’après midi. Les auteurs ne sont pas encore là, mais la C.R.I. est déjà présente, s’assurant de la sécurité des lieux. Bruce et Loki tentent de construire une maison anti-sismique susceptible de résister à l’assaut des trolls. Le pari est tenu car même à deux, les trolls ne parviennent pas à faire écrouler l’édifice. Il faudra un violent coup de pied en dessous de la table (procédure illégale est-il besoin de le préciser ?) pour que tout s’effondre. La C.R.I. 1, les trolls 0.
Moi je m’éclipse immédiatement, sur la scène, un colloque a lieu avec Scotch Arleston, Jean Louis Mourrier et Claude Guth.
Je prends malheureusement la conversation en cours...
Lorsque j’arrive Arleston parle du film 3D Lanfeust.
Pour l’instant, la production est au point mort. En effet la société réalisant jusqu’à présent le projet (Durand Dubois) est
actuellement en difficulté. Lorsqu’on sait que la société a dû se séparer en deux sociétés (Durand et Dubois) pour des causes
financières, on n’est pas surpris de cette nouvelle. Mais Arleston nous rassure, le projet n’est pas à l’abandon.
Il nous explique les difficultés et incohérences du monde cinématographique, les quelques anecdotes qu’il nous raconte pour
expliquer les difficultés de faire passer une histoire prévue pour un média précis dans un autre média ne m’étonne guère.
Ainsi, le scénario du film d’animation écrit par Arleston a été traduit en anglais pour la société de production canadienne
associé au projet, puis retraduit à nouveau en français pour l’équipe de travail...
Il semble qu’un jeu soit également en préparation. Les auteurs ont un contrôle total sur son contenu. Il est actuellement
en cour de développement.
Dans les deux cas, l’agent T est associé au directeur artistique pour la conception des personnages et Claude Guth le
coloriste travaille en collaboration avec le directeur photo en ce qui concerne le traitement de la couleur.
Une fois les questions sur les projets en cours passées, la discussion passe à un sujet plus sérieux, la question du gore dans
une BD. Mourrier et Arleston nous expliquent que le gore ne choque jamais les enfants, plus le sujet est traité grand guignol
et mieux ça passe. Les deux auteurs qui jouaient tranquillement avec des massues se lèvent alors en menaçant le public en
leur demandant qui dans l’assistance a été choqué par leur BD. Bien entendu tout le monde reste interdit. C’est que ça a un air
vraiment menaçant un auteur qui tient une massue...
Pour eux, le cul, pardonnez l’expression, est plus choquant que le gore. En plus dans une BD, il est simplement suggéré.
Il ne doit pas être explicite.
Arleston parle ensuite du journal Lanfeust Mag, de ses prochaines évolutions et du chalenge que cela représente. Il explique
les difficultés et les problèmes que ce type de support représente et la remise en cause constante que cela représente. Mais
en même temps c’est toutes ces difficultés qui rendent cette tache passionnante.
Il est temps pour les auteurs d’aller se restaurer et pour moi de retrouver les autres. Je discute avec Bruce au moment où
Loki s’essaye à l’une des activités proposées par l’association Karaxatroy. C’est une affiche sur laquelle est inscrit une
série de noms troll dont il faut comprendre la signification. La traduction est en face. Loki tente de comprendre comment se
traduisent... les traductions (désolé vieux...) ! Nous attendons en discutant le retour des auteurs. L’agent T et l’agent L
arrivent enfin, prêt pour une photo de famille.
Ils se rendent ensuite à l’intérieur et certains membres de la C.R.I. se chargent de leur sécurité. Bruce, Loki et Nelsha
s’assurent que rien de mal ne leur arrive sous le regard vigilant de Globule. Pendant ce temps je discute avec SuperFa un autre
cyberRésistant venu à la convention.
Je passe le reste de l’après midi à regarder les originaux exposés et à détailler les quelques planches du prochain
«Lanfeust des étoiles» et du prochain «Trolls de Troy» qui me tombent sous la main. On discute encore
avec les membres de l’association à propos de l’organisation de la convention. C’est que c’est un boulot énorme et qu’on ne
saurait pas les remercier assez pour tout ce qu’ils ont fait.
La foule est toujours aussi présente autour des tables de dédicaces et je les comprends, c’est vrai que c’est un plaisir de
les voir dessiner et de les entendre discuter, cela seul vaut le déplacement. L’agent T bien entendu est le plus loquace !
A tel point que faute de feuille il a commencé à recouvrir la table de dessin pour expliquer en quoi consistent les lignes
de forces dans une BD. Il montre des exemples dans les BD et dans les planches qu’il a amené.
Le sage Nicolède de passage près de nous nous explique, devant notre insistance, sa recette de plat végétarien troll. Son
costume à lui aussi est extraordinaire. Il en profite pour donner le résultat du concours organisé autour de ce plat. Il
s’agissait de retrouver les différents aliments composant ce plat. C’était loin d’être facile...
Cette recette devrait en ravir au moins deux de ma connaissance (Latroll, Hébus, cette recette est pour vous !).
Un concours de cri de troll est lancé entre les auteurs. Ils se prêtent tous au jeu et on notera les performances reconnues
de l’agent T et de Jean-Louis Mourrier les deux chalengers. Mais d’autres auteurs font preuve d’une profonde trollitude,
notamment Eric Stoffel.
La C.R.I. se lance ensuite dans un tournoi de jeu du palet. Nous gagnons allègrement 2.5 à 1.5 contre les trolls (Fef étant à
la fois un membre de la C.R.I. et un Troll il verse 1/2 point à chaque parti...).
Nelsha me bat à deux reprises. Respect mon vieux !
La journée se termine, nous sommes conviés par nos hôtes à assister au «Grand Jeu», sorte de burger quizz où deux
candidats tirés au sort s’affrontent, le premier est aidé par deux scénaristes (Latil et Stoffel), le second est aidé par deux
dessinateurs (Nhieu et Van Liemt), dans un questionnaire.
Les questions sont fantasques, c’est le fou rire assuré, d’autant que les auteurs sont en forme !
Pour la finale, les scénaristes doivent faire deviner trois mots au candidat, qui serviront d’indices pour deviner le nom
d’une BD.
Les auteurs doivent en dessiner deux et en mimer un. Là les auteurs se sont surpassés, on a pu assister à des choses
extraordinaires, dont le mime d’une strip-teaseuse à mourir de rire.
Voilà la convention se termine, tout le monde plie bagage, c’est la fin. On s’est amusé, on a rigolé, on a discuté et on a
rencontré plein de nouvelles personnes.
Maintenant on attend plus que vous en 2004 !